ANSY DEROSE, IMMORTEL... (Suite)

Sans aucune pause, les talents aussi exceptionnels les uns que les autres se sont succédés sur scène pour chanter ou danser sur des chansons d’Ansy après s’être présentés brièvement à travers un enregistrement diffusé sur les écrans géants. Tour à tour, les artistes venus de l’étranger ou vivant en Haïti ont interprété deux chansons : l’une d’Ansy et une autre de leur répertoire. Ont performé Beethova Obas (Chacun pour Soi et Si), Emeline Michel (Haïti Mélodie d’Amour et Nonm Sa), La Compagnie de Danse Jean-René Delsoin (Toi, le Musicien), Nicky Chris (M anvi al lakay mwen), Jean-Jean Roosevelt (Roses Noires et Agoye), la Compagnie de Danse de Régine Montrosier Trouillot (Hymne à l’Amour), Mika Benjamin (Fanm peyi m et Si m te gen zèl), Bélo (Kouray et Bon Dye), Sébastien Pierre et Alexandra Louis dans une interprétation de «Merci», grand classique grâce auquel le duo Yole et Ansy avait été consacré par le public. La projection sur grand écran d’un témoignage de Jeanguy Saintus a permis à la Compagnie Ayikodans, malheureusement en voyage, de participer à cet hommage. Yole Dérose, la conceptrice de ce spectacle, a réussi le tour de force incroyable de réunir sur un même plateau tous ces artistes, soudés ce soir-là par la mémoire d’Ansy à qui ils ont tous rendu un hommage peu banal par leur performance qui a captivé l’assistance.

Toujours sans transition, ni arrêt, dans une synchronisation sans faille, alors que Clarens Renois, l’une de nos plus belles voix, terminait un  petit texte sur les enfants, quarante élèves de l’Ecole de Danse J.R.D. ont défilé sur la scène plongée dans l’obscurité en tenant une bougie allumée à la main, tandis que la voix d’Ansy sur la chanson «Les Enfants d’Haïti» les accompagnait. Touchant, émouvant, ce fut l’un des moments les plus forts de la soirée.

Les Ballets Folkloriques d’Haïti de Nicole Lumarque ont su éblouir le public en dansant sur la chanson «Tezen» qui avait été interprétée par Ansy pour ce ballet. Les applaudissements nourris ont progressivement tari lorsque l’assistance a découvert la dernière tranche du spectacle, le défilé «Femme» présenté avec, pour fond sonore, la chanson d’Ansy qui porte ce nom ; ce fut une véritable parade et une débauche de couleurs qui ont permis au public enthousiasmé d’apprécier les créations de stylistes de renom tels Michel Châtaigne, Janite Hector, Maëlle David, Madeline Ledan, Félicia Dell, Sheyla Doré, Miko Guillaume, Harry Lafond, Murielle Leconte, Gaëlle Nérette.

Sur un texte sublime d’Ansy Dérose «Je Vous salue et je Vous aime Madame» dit par la voix charmeuse de Réginald Lubin, alors que des tambours résonnaient, la Trilogie des Divinités Féminines est apparue, représentée par la Femme Soleil (Ranya L. Dérose), la Femme Lune (Fritzlaine Thézan) et la Déesse de l’Amour somptueusement vêtue et incarnée par Yole elle-même.

Soudain, la voix forte et puissante d’Ansy a retenti alors pour chanter le dernier couplet de Tezen et tous les artistes de la soirée se réunirent sur la scène pour offrir un ultime hommage à Ansy Dérose, véritable Trésor National, tandis que le ciel étoilé était strié de feux d’artifices multicolores.

Une soirée de gala d’une beauté féérique et d’une richesse incroyable dont l’on n’a pas fini de parler et que tous rêvent de revoir encore et encore…

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