L'année 1993 vit naître, en accord avec d'autres membres partageant la même philosophie, le Cercle d'Etudes Culturelles et d'Actions Philanthropiques (CECAP) dont il résumait ainsi l'objectif : «Formons des hommes afin qu'ils soient bien plus que des professionnels ou des manuels, mais des êtres éclairés, en cultivant leur esprit propre au-delà des simples besoins quotidiens qui enchaînent le monde dans la dimension du corporel et du mortel».
L'atelier-école Ansy Dérose va abriter le CECAP qui plus tard reprendra les activités de formation. Ansy travaille au CECAP et à l'atelier. En juillet 1994, il donne un premier concert de levée de fonds pour le CECAP, et un deuxième en mai 1995 à l'occasion de la fête des mères. Il familiarise déjà son public avec certaines chansons de son dernier album «Haïti Mélodie d'Amour».
Le vendredi 20 décembre 1996, à la HENFRASA, devant près de cinq mille spectateurs, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, Ansy et Yole, entourés des musiciens et chanteurs les plus proches, font leurs adieux à la scène. Et, pour sceller cette décision irrévocable, ils brûlent, devant un public médusé, leurs premiers costumes de scène, événement tout à fait nouveau et inhabituel dans l'histoire du spectacle.
En cette même année 1996 fut publié, sous le nom «Les Titres d'Or», un florilège des chansons de nos deux artistes.
Les 14 et 15 décembre 1997, Ansy, miné par la maladie, signa chez lui, à Delmas 19, son chant du cygne «Haïti Mélodie d'Amour», un album somptueux, où il laissa exploser dans toute sa plénitude et sa splendeur son lyrisme ravageur et sa spiritualité profonde.
Et enfin, le 17 janvier 1998, au soleil levant, Ansy Dérose, l'artiste le plus prolifique qu'ait jamais produit Haïti, terrassa son cancer et franchit le seuil. Ansy Dérose est devenu un étalon de la chanson haïtienne. Le chemin a été long, au bout duquel le succès fut le couronnement d'un travail acharné et d'un courage exemplaire. |