Né à  Port-au-Prince le 3 juin 1934, Ansy Dérose commença très tôt sa carrière de  chanteur sous la conduite de Mme Elisabeth Mahy, Professeur de technique  vocale, de nationalité française. 
        Pendant  toute une décade, il ne chanta que les mélodies de Frantz Schubert, de Schumann  et de Beethoven. Il excella dans les airs de Lalo, de Jules Massenet et de  Gabriel Fauré. 
         Ayant  obtenu une bourse qui lui permit de continuer ses études techniques en  Allemagne (où il se rendit le 23 novembre 1963), il ne négligea pas pour autant  son talent et son art. C'est pourquoi il s'inscrivit au «Musick Hoch Shule» où  ses professeurs lui reconnurent un grand talent d'interprète. Par la suite,  transféré à Saarbrücken, il participa à un concours d'amateurs programmé par la  Radio télévision de cette ville, concours dont il sortit premier lauréat. C'est  ainsi qu'il commença à faire connaître dans le pays de Goethe et Mozart les  chansons traditionnelles haïtiennes ainsi que celles, d'une facture  remarquable, qu'il composait déjà lui-même. 
         A son  retour d'Allemagne en1964, invité par des parents pour un séjour à Chicago, il  y resta dix-huit mois et s'inscrivit à la «American Conservatory of Chicago»  sous la direction du Grand Maître G. Moore dont il gagna l'estime et  l'admiration. 
         Sa grande  entrée sur la scène internationale fut au «Premier Festival Mondial de la  Chanson» qui se tint à Mexico en novembre 1970, avec les plus grands noms de la  musique européenne et sud-américaine, et des chefs d'orchestre et arrangeurs  comme Paul Mauriat, Franck Pourcel, Pochio Perez. Sur les 70 pays représentés,  sa chanson «Maria», l'une de ses toutes premières compositions, arrangée par  Pochio Perez, gagna le troisième trophée. Ceci lui valut une colonne dans la  première page du journal officiel "Olimpo" de Mexico où l'on pouvait lire  ceci : «…Avec Ansy Dérose d'Haïti se rompt la chaîne des triomphateurs  européens». 
        Malgré  les nombreuses offres qui lui ont été faites par des firmes européennes, Ansy  Dérose, après cette expérience, comprit l'urgente nécessité de poursuivre ses  études musicales. En dépit de l'absence de Conservatoire, il décida de  retourner au pays natal. Doué d'une incroyable capacité à se former et à se  parfaire, notre autodidacte  choisit de  s'adonner corps et âme à la tâche avec un acharnement implacable et s'enferma  pendant trois mois, travaillant jour et nuit, déterminé à corriger ses  insuffisances. Après treize ans d'enseignement à l'Ecole professionnelle J.B.  Damier, il en devint le directeur. Après le départ des experts, le niveau de  l'enseignement baissa considérablement et notre nouveau directeur dut se mettre  en quatre pour le relever: il s'employa à faire recruter des professeurs  qualifiés et surtout à trouver les fonds indispensables (qui ont toujours cruellement  manqué) au bon fonctionnement de l'établissement. Il suivit aussi pendant trois  ans des cours d'Architecture et de décoration intérieure. 
        En 1972,  son premier disque «Ansy, sa Musique et sa Poésie» fit les délices des  mélomanes. Son second album «Quo Vadis Terra» (1974) connut un succès  inépuisable. Ses chansons, symboles d'espoir, d'amour  et de fraternité, ont fait de lui le chanteur  le plus adulé du pays. 
           
          Entretemps, Ansy découvrit en sa femme, Yole Ledan Dérose (1976), une parolière d'une  grande sensibilité et une voix extrêmement harmonieuse qui, jointe à la sienne,  était destinée à produire un effet des plus heureux.                    Un  spectacle fut donné au Rex Théâtre pour partager avec le public haïtien le 2e  prix du Festival International de la Chanson et de la Voix. C'est à  cette occasion que le public découvrit Yole. Ce fut le coup de foudre et,  désormais, le public ne se passa plus de ce couple mythique. 
         Yole et  Ansy, c'est la réplique de deux voix sœurs, le symbole unique en Haïti d'un  couple qui a réussi sur la scène artistique comme dans la vie privée. La  popularité déjà solide d'Ansy a certainement été renforcée par la voix douce et  vive de sa compagne dont on est unanime à vanter l'éclatante beauté. Porteurs  de rêves et de tendresse, leurs noms sont toujours évoqués avec fascination et  jouissent d'un renom sans égal. Leur spectacle en «Hommage à la Jeunesse», au  Stade Sylvio Cator, le 11 mai 1985, devant plus de vingt cinq mille  spectateurs, auquel participèrent neuf jeunes talents des neuf départements  géographiques du pays en est une preuve éloquente. 
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      Ansy Dérose 
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